Si une discussion technologique sur l’immobilier commercial en 2021 incluait généralement les mots « jumeaux numériques », ces modèles numériques en 3D des bâtiments réels étaient censés transformer de manière majestueuse la gestion des bâtiments. Malheureusement, leur création s’est révélée coûteuse et nécessitait un investissement supplémentaire pour la technologie de soutien et la formation à leur utilisation. Ceux qui ont traversé le processus, et ils étaient peu nombreux, se sont retrouvés avec un produit mieux adapté à des présentations lors de réunions de direction ou à des investisseurs, mais avec peu de valeur fonctionnelle.

La technologie aurait-elle enfin rattrapé son retard ? Désormais, le jumeau numérique d’un bâtiment, quel que soit le type d’actif, peut être utilisé pour une multitude de services allant de la maintenance prédictive et la compréhension des coûts réels à l’autonomie complète. En essence, toute action que vous souhaitez réaliser ou comprendre concernant un bâtiment particulier peut être simulée à travers son jumeau numérique. Le nouveau défi pour les jumeaux numériques est de se défaire de leur ancienne réputation de 2021.

Matthew Ball, auteur de *The Metaverse Building, The Spatial Internet*, estime que les jumeaux numériques devraient être divisés en cinq niveaux :

• Le niveau un est un modèle numérique précis, essentiellement un diorama numérique. C’est la version de 2021, une nouveauté qui offrait peu d’utilité puisqu’elle capturait le bâtiment à un moment fixe dans le temps.
• Le niveau deux libère le jumeau numérique de son statut d’instantané et, grâce à l’Internet des objets (IoT) ainsi qu’à d’autres simulateurs, donne un état en temps réel. Il peut maintenant créer une reproduction en direct de son environnement actuel.
• Le niveau trois utilise les informations actuelles et l’IA pour prédire ce qui est susceptible de se produire, compte tenu de tout changement dans le modèle.
• Le niveau quatre est prescriptif. Il peut fournir des recommandations réelles, en s’appuyant à nouveau sur l’IA et d’autres technologies.
• Le niveau cinq devient autonome. Sa capacité à être à la fois prescriptif et prédictif à une vitesse et une précision si élevées qu’un être humain ne pourrait jamais suivre.

Comme vous pouvez le voir, aux niveaux trois, quatre et cinq, nous avons de l’utilité. Cela peut avoir des impacts significatifs au niveau individuel d’un bâtiment en termes d’économies de coûts, de confort des locataires et de capture du carbone. Mais cela devient sérieux au niveau cinq, où il peut analyser de manière autonome d’énormes quantités de données pour tous les bâtiments d’une ville donnée. C’est là que commence le véritable changement.

Malgré le potentiel de cette technologie, une étude de 2023 réalisée par Astute Analytica a révélé que seulement 15 % des entreprises immobilières avaient adopté des solutions de jumeaux numériques à ce moment-là. Cela pourrait bientôt changer, les projections du secteur technologique estimant que ce marché atteindra 20,2 milliards de dollars d’ici 2032, avec l’Amérique du Nord comme région leader en termes d’adoption.

Selon les premiers adopteurs, la nouvelle technologie leur donne l’air de visionnaires pour leurs investissements précoces. Leur conseil à ceux qui souhaitent créer leur propre jumeau numérique :
1. Évaluer l’infrastructure et les objectifs du bâtiment
2. Rassembler des données détaillées sur le bâtiment
3. Choisir la bonne plateforme et la technologie appropriée
4. Développer un modèle de données évolutif
5. Intégrer des analyses avancées et l’IA
6. Tester et valider
7. Surveiller et maintenir
8. Exploiter les informations pour les opérations du bâtiment

La question est donc : votre bâtiment est-il prêt à rencontrer son jumeau ?