Par Jaiden Padda
Les stades des sports olympiques ont longtemps été des merveilles d’architecture et d’ingénierie, mettant en avant des designs et des technologies de pointe. Bien que ces lieux célèbrent les moments de médaille d’or pour les meilleurs athlètes du monde, leur impact environnemental n’a pas toujours atteint le standard de durabilité en or. Récemment, les efforts se sont orientés vers la réduction de l’empreinte écologique des lieux et des Jeux Olympiques. L’empreinte carbone des Jeux Olympiques varie en fonction de la ville hôte, de l’infrastructure et des mesures d’atténuation. Les recherches montrent que cette empreinte peut être assez importante.
Les Jeux Olympiques de Londres 2012 ont généré environ 3,3 millions de tonnes de CO2, presque équivalent aux émissions annuelles d’une centrale au charbon, avec 50 % dues à la construction et 25 % à l’utilisation d’énergie (Gold et Gold, 2015). Les Jeux Olympiques de Rio 2016 avaient une empreinte carbone d’environ 3,6 millions de tonnes de CO2, équivalente aux émissions annuelles d’environ 800 000 personnes (Rowberg et Rincker, 2019). Parmi les émissions de Rio, 30 à 40 % provenaient de la consommation d’énergie sur les sites, et 25 à 30 % étaient dues au transport des athlètes, des officiels et des spectateurs (Trendafilova et al., 2017).
L’impact environnemental des sites olympiques comprend l’épuisement des ressources, la perte de biodiversité, la pollution, la consommation d’énergie, la pression économique, le déplacement social et les problèmes d’utilisation à long terme. Le Comité International Olympique (CIO) reconnaît ces impacts nuisibles et a intégré une plus grande attention à la durabilité dans sa feuille de route stratégique globale. Cette stratégie répond à ces préoccupations en se concentrant sur l’infrastructure, la gestion des ressources, la mobilité et l’action climatique. Pour maximiser les avantages et la longévité de ces sites sportifs, les bâtiments sont réutilisés pour des usages communautaires, fournissant des installations récréatives et sociales. De plus, l’Agenda 2020+5 du CIO exige que tous les nouveaux sites et les sites rénovés respectent les certifications de bâtiment écologique pour minimiser leur empreinte environnementale, prolongeant ainsi le cycle de vie des bâtiments et réduisant la demande de nouvelles constructions (Comité International Olympique, 2020).
Les Jeux les plus récents, Tokyo 2020, ont établi une nouvelle référence en matière de durabilité avec une empreinte carbone de 2,73 millions de tonnes de CO2, considérablement réduite par la diminution du nombre de spectateurs en raison de la COVID-19 (Kietlinski, 2023). La ville hôte a donné la priorité à la durabilité en utilisant du bois provenant de forêts durables, en créant des espaces verts étendus et en déployant des systèmes énergétiques efficaces, réduisant collectivement son empreinte carbone. De plus, Tokyo a présenté des médailles fabriquées à partir de métaux issus de 6,2 millions de dispositifs électroniques jetés et des podiums fabriqués à partir de plastique recyclé (Kietlinski, 2023).
La mission du CIO de promouvoir des sites et des Jeux durables bénéficie aux athlètes, aux spectateurs et aux villes hôtes. Avec les Jeux de Paris 2024 actuellement en cours, les bâtiments participants sont axés sur la décarbonisation, la réduction de l’eau et des déchets, l’accessibilité et la gestion des risques climatiques. Le Stade de Bordeaux, un site majeur, dispose de 700 mètres carrés de panneaux solaires et d’un système de recyclage des eaux de pluie pour l’irrigation. Les Jeux de cette année mettent également l’accent sur l’utilisation de structures existantes pour minimiser les nouvelles constructions. Par exemple, le Stade de France et d’autres lieux emblématiques accueilleront divers événements, prolongeant ainsi leur cycle de vie et maximisant leur utilisation après les Jeux.
En somme, à l’approche des Jeux de Paris 2024, les Olympiques ne visent pas seulement l’or, mais aussi le vert, établissant une nouvelle référence en matière de durabilité globale et d’impact environnemental. En mettant l’accent sur la durabilité, des technologies de pointe à la réutilisation de sites emblématiques, les Jeux ouvrent la voie à un avenir où l’héritage des Olympiques enrichit à la fois la planète et ses habitants.
Références
Gold, J. R., & Gold, M. M. (2015). Framing the future: Sustainability, legacy and the 2012 London Games. In Routledge handbook of sport and legacy (pp. 142-158). Routledge.
International Olympic Committee. (2020). Olympic Agenda 2020+5. https://olympics.com/ioc/olympic-agenda-2020-plus-5
Ito, Eiji, James Higham, and Joseph M. Cheer. “Carbon emission reduction and the Tokyo 2020 Olympics.” Annals of Tourism Research Empirical Insights 3.2 (2022): 100056.
Kietlinski, R. (2023). Environment eclipsed: Tokyo 2020 sustainability initiatives and the pandemic postponement. In Sports mega-events in Asia (pp. 47-69). Singapore: Springer Nature Singapore.
Rowberg, K., & Rincker, M. (2019). 17. Environmental Sustainability at the Olympic Games: Comparing Rio 2016 and Tokyo 2020. Book of Proceeding Selected Full Papers, 176.
Trendafilova, S., Graham, J., & Bemiller, J. (2017). Sustainability and the olympics: the case of the 2016 Rio summer games. Journal of Sustainability Education, 16(3), 1-22.
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